L’hommage de John Mayall à JB Lenoir mort en avril 1967, un bluesman très engagé.
Dans la série des films documentaires sur le blues, réalisés à la demande de Martin Scorcese , Wim Wenders lui a consacré celui ci :
Poésie, philosophie
L’hommage de John Mayall à JB Lenoir mort en avril 1967, un bluesman très engagé.
Dans la série des films documentaires sur le blues, réalisés à la demande de Martin Scorcese , Wim Wenders lui a consacré celui ci :
L’irruption soudaine
De cette discontinuité
Inscrit notre inconduite
Dans les replis cachés
De nos volontés
Je suis la douceur
De ta décision ciseler
Cette impression
Mutable, mon altérité
Sur mon ventre déclive
Ton intention dévisse
Contenue et attentive
Sur ma peau secrète
Les circonvolutions
De ta fougue
Ce qui me terrifie dans l’adhésion inconditionnelle à la subjectivité, à l’intuition, c’est cette proclamation rageuse de l’arbitraire, la subordination du jugement au profit de l’indignation. On substitue le descriptif au prescriptif au prétexte d’une indignation morale.
L’injonction de la sincérité profonde et authentique légitime un étalage viscéral pour seul argumentation, comme si les raisons étaient des causes.
C’est un raisonnement à rebours, qui met au même niveau, raisons et causes. Une sorte de finalisme causal, le prescriptif devant le descriptif, où toute contingence est par définition exclue au profit d’une intention téléologique.
Les militants procèdent de cette manière en espérant tirer profit de la polarisation du débat. Ils sautent allègrement à ce qu’il faudrait en fonction de ce qu’ils croient être.
Les libertariens ont phagocyté l’idéal libertaire en imposant la primauté de l’individuel sur le collectif. Les Lumières s’éteignent sous les coups de butoir des rageux. Kropotkine était un scientifique darwiniste là où Trump est le porte-parole de la droite religieuse et ultra libérale.
Les populistes, les complotistes de tout poil, les zélateurs de la Vérité révélée sont les Gardiens jaloux des libertés individuelles comme l’écho lointain de Poujade et du général Boulanger. Ils ont en commun une posture anti science, une adhésion sans recul à leurs intuitions et un confusionisme sciemment orchestré.
Quand la Raison oublie qu’elle doit s’en tenir aux causes, elle se fait caution de la loi du plus fort et laisse triompher les tribuns providentiels. Lorsque l’indignation subordonne l’argumentation, on relègue la raison et la science à de vulgaires points de vue.
Le doute épistémique n’est pas un marche pied vers un tribunal du soupçon.
JS Bach dans toute sa sobriété et son génie
Une œuvre profonde d’intériorité et d’émotions contenues
Et cette interprétation sert magnifiquement l’œuvre intemporelle
Ton souffle égraine
Ta vie ruisselant
Sur mes joues
Cette source subtile
Sur ma peau
M’insuffle ton hard’heure
Nous épuisons l’espace,
La respiration
Comme un sablier,
D’une dune fuyant
Entre nos lèvres
Le temps désarticulé
Anna de Noailles
LA JEUNESSE DES MORTS
Le Printemps appartient à ceux qui lui ressemblent,
Aux corps adolescents animés par l’orgueil,
À ceux dont le plaisir, le rire, le bel œil
Ignorent qu’on vieillit, qu’on regrette et qu’on tremble.
— Ô guerrière Nature, où sont ces jeunes gens ?
Quel est ton désespoir lorsque saigne et chancelle
La jeunesse, qui seule est fière et naturelle
Et brille dans l’azur comme un lingot d’argent ?
Ces enfants, bondissant, partaient, contents de plaire
Au devoir, à l’honneur, à l’immense atmosphère,
Aux grands signaux humains brûlant sur les sommets.
Ils dorment, à présent, saccagés dans la terre
Qui fera jaillir d’eux ses rêveurs mois de mai…
— Songeons, le front baissé, au glacial mystère
Que la Patrie en pleurs, mais stoïque, permet.
Ils avaient vingt ans, l’âge où l’on ne meurt jamais…
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Les_Forces_%C3%A9ternelles/La_jeunesse_des_morts
Prescriptive incarnation de ma pensée
Entre tes seins, je puise ma raison
Le creux de ton ventre
Infère mes volontés
Avec ton regard comme prémisse,
Et ta caresse, cette proposition,
Eclot le mystère du sens
Qui se dénoue entre nos lèvres
Pour que s’entremêlent
Nos corps et, nos esprits
Révélés et, le vertige
De l’abîme dualiste
Enfin comblé
Étole jointive
Tissée de filaments
Nous entrelace
Suave renoncement
Mon étrave
Gracile entravée
Tu m’éprends douce
Ligature confondante
D’attachements croisés
En ligaments assoupis
Retenue de suavité
Et tendue, exhale
Mon exsurgence
Éloquente shibari
Ruisselante déliée
Librement consent
Mon tribunal intérieur est une instance vociférant qui jamais ne cesse de m’imposer ses intuitions sentencieuses. Volontiers, il censure mes appétences, pour mon plus grand bien sans doute.
Le ventre de mon esprit n’est pas ignifugé, une étincelle sur ta peau suffit à le faire s’embraser. L’évocation de ta taille dévêtue est mise à l’index sitôt surgie la licencieuse image .
L’appel à la culpabilité ne tarde pas. Nulle ficelle n’est trop grossière pour ce juge puritain. Il use de l’artifice, dévoilant à ma concupiscence ton sourire comme une invitation et se targue alors de m’avoir surpris, le cœur battant la chamade, pour mieux instruire ma contrition.
Par ces fils que je rêve de te dévêtir, il m’empêtre. Ta plaidoirie viendra me libérer, de ton prêche viendra mon absolution.